Longtemps perçue comme une entreprise capable d'imposer son tempo à l'industrie, Apple traverse une phase plus délicate sur le terrain de l'intelligence artificielle.
Alors que les usages se transforment rapidement autour des IA conversationnelles toujours plus fluides, l'entreprise avance avec bien plus de prudence, parfois au point de donner le sentiment d'un décalage.
Et au centre de cette attente : Siri, l'assistant vocal, dont la refonte annoncée cristallise désormais de fortes attentes chez les utilisateurs...
Lors de sa présentation avec l'iPhone 4S, Siri incarnait une rupture. La commande vocale proposée au grand public ouvrait une nouvelle manière d'interagir avec un smartphone.
Mais au fil des années, l'assistant d'Apple s'est figé. Jugé à la fois peu précis, souvent incapable de comprendre des requêtes simples, il est progressivement devenu un symbole des limites d'Apple dans l'IA grand public.
En 2023, Apple tente de reprendre la main avec Apple Intelligence. Les démonstrations montrent un Siri plus contextuel, capable de comprendre des demandes complexes et de s'intégrer profondément dans l'écosystème iOS.
Pourtant, cette version n'a toujours pas été déployée, et le report officiel à 2026, justifié par la volonté de ne pas décevoir les utilisateurs, place désormais Apple sous une pression inhabituelle.
Pour les analystes, le lancement du nouveau Siri en 2026 pourrait devenir l'un des temps forts les plus observés de l'histoire récente d'Apple, sans lien direct avec le matériel.
Pendant que Google, OpenAI, Meta ou Microsoft enchaînent les annonces et les modèles, Apple a choisi une approche plus discrète, centrée sur la confidentialité et le traitement local des données.
Ce choix technologique s'accompagne de changements internes notables. Le départ annoncé de John Giannandrea, figure de la stratégie IA d'Apple, et l'arrivée d'Amar Subramanya, ancien cadre de Google Gemini, traduisent une volonté de réorganisation.
A travers ce mouvement, Apple envoie ainsi un signal clair aux investisseurs, en montrant que la question de l'IA n'est désormais plus secondaire.
La possibilité d'intégrer des modèles tiers, comme Gemini, à Siri illustre l'évolution de la posture d'Apple.
Jusqu'ici réticente à dépendre d'acteurs externes, la marque pourrait accepter des compromis pour combler son retard fonctionnel. Les promesses autour d'un Siri " plus personnel" , capable d'anticiper des besoins ou de gérer des actions complexes, devront se traduire concrètement.
Mais alors que de nouveaux appareils dopés à l'IA pourraient remettre en question le rôle du smartphone, notamment avec Jony Ive chez OpenAI, Apple sait que le temps joue contre elle...